Le Livre des Morts Tibétain
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Le royaume intermédiaire
Le royaume intermédiaire est évoqué dans le livre Miang Fong, Porteur de Vérité dans la "Terre aux pics neigeux protégée par les Dieux", c'est-à -dire le Tibet. Or, dans l'expression "Bardo Thödol", désignant le Livre des Morts Tibétain, le mot "Bardo" évoque précisément cet état intermédiaire. Quant à "Thö" il signifie "entendre" et quant à "dol" il signifie "libérer", ce qui, au total, signifie "libération par l’écoute pendant l'état intermédiaire". La notion d'"état intermédiaire" est souvent comprise comme l'état de l'âme entre sa mort et sa renaissance. Pourtant, dans Miang Fong, cela signifie bien plutôt le monde intermédiaire existant entre la Terre et le véritable Au-delà , le véritable Au-delà , Antichambre du Paradis, demeurant généralement inconnu de la plupart des êtres humains, qui se réincarnent sans y avoir "mis les pieds".
Ce n'est que parce que la plupart des êtres humains se réincarnent depuis le "Bönpa" sans encore avoir pénétré dans le véritable Au-delà - le Monde Fin-Matériel - que l'état intermédiaire a fini par devenir synonyme d'état intermédiaire entre la mort et la renaissance (réincarnation).
Au sujet du fait qu'il aurait existé un texte de la religion Bon plus ancien que le Livre des morts du Bouddhisme tibétain nous le croyons volontiers, car l'époque de Miang-Fong est largement plus ancienne. L'on dit aussi qu'il pourrait y avoir une relation entre le Livre des morts tibétain et le Livre des morts égyptien.
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La Claire Lumière
L'Expérience de la Claire Lumière figure aussi dans le Livre des Morts Tibétain. Nous allons voir cela plus en détails ci-dessous...
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Comparaison entre le Bardo Thödol et l’expérience de mort imminente
Le "Bardo Thödol" est donc le Livre des Morts Tibétain. Certains Occidentaux assimilent l’Expérience de Mort Imminente (EMI en français ou NDE - Near Death Experience -en anglais) aux descriptions du Bardo Thödol. L'on dit aussi que l’expérience de sortie hors du corps (OBE: Out of Body Expérience) de la NDE correspond à la description du Livre des Morts Tibétain. Au Tibet, les Tibétains sont familiers avec le phénomène appelé "délok" ("dé lok" signifie: "qui est revenu de la mort"). L’expérience des "déloks" correspondrait au Bardo Thödol et à la NDE.
Que l'expérience de sortie du corps décrite par les EMI ou NDE corresponde à la description du même processus dans le Livre des morts tibétain rien là que de très vraisemblable. Qu'au sujet du retour dans le corps il y ait aussi des similitudes entre les descriptions faites par les expérienceurs des EMI et les descriptions du Bardo Thödol voilà aussi quelque chose de très naturel. Mais cela ne veut pas dire qu'il y ait une parfaite superposition entre les descriptions, car, selon toute vraisemblance, les EMI ne concernent que le début du processus de la mort "avortant" avec le retour dans le corps, alors que le Bardo Thödol décrit le processus complet au moins jusqu'aux premiers stades du véritable Au-delà . Il semble, en effet, que les experienceurs n'aillent pas jusque là .
Extrait du Bardo Thödol
Le passage ci-dessous est très important:
«As-Tu reçu l'Enseignement du sage gourou initié au Mystère du Bardo? Si Yu l'as reçu, rappelle-le à Ta mémoire et ne T'en laisse pas distraire par d'autres pensées. Conserve fermement Ton esprit lucide. Si Tu souffres, ne T'absorbe pas dans la sensation de la souffrance. Si tu éprouves un reposant engourdissement d'esprit, si Tu Te sens T'enfoncer dans une calme obscurité, un apaisant oubli, ne T'y abandonne pas. Demeure alerte. Les consciences qui ont été connues comme étant (nom du mourant) tendent à se disperser. Retiens-les unies par la force de la conscience de l'esprit.
Tes consciences se séparent de Ton corps et vont entrer dans le Bardo. Fais appel à Ton énergie pour les voir en franchir le Seuil en Ta pleine connaissance. La clarté fulgurante de la Lumière sans couleur et vide va, plus rapide que l'éclair, T'apparaître et T'envelopper. Que l'effroi ne Te fasse point reculer et perdre conscience. Plonge-Toi dans cette Lumière. Rejetant toute croyance en un ego, tout attachement à Ton illusoire personnalité, dissous son non-être dans l'Être et sois libéré.
Peu nombreux sont ceux qui, n'ayant pas été capables d'atteindre la Libération au cours de leur vie, l'atteignent à ce moment si fugitif qu'il peut être dit sans durée. Les autres, sous l'effet de l'effroi ressenti comme un choc mortel, perdent connaissance.»
Le Bardo Thödol est généralement considéré comme un ouvrage fondamental du Bouddhisme tibétain traitant de la possibilité de Libération spirituelle au cours de l'état intermédiaire existant entre la mort et la renaissance. Il s'agit donc de sortir de la "roue des réincarnations"...
Le titre du livre, ou plutôt celui de sa partie principale, composé de "bardo" (état intermédiaire), de "thö" (entendre) et de "dol" (libérer), signifie libération par l’écoute pendant les stades intermédiaires [entre la mort et la renaissance].
Le Bardo Thödol ou Livre tibétain des morts est un texte décrivant les états de conscience et les perceptions se succédant pendant la période qui s’étend de la mort à la renaissance. L’étude du texte ou la récitation du principal chapitre par un lama lors de l’agonie ou après la mort est censée aider à la libération du cycle des réincarnations, ou du moins à obtenir une meilleure réincarnation.
Le Bardo Thödol, sous-intitulé «Livre des Morts tibétain» n'est pas un guide des morts mais un guide de tous ceux qui veulent mettre à profit la mort, en métamorphosant son processus en un acte de Libération spirituelle. Car nous passons, en mourant, par les mêmes étapes que celles que nous traversons dans les stades progressifs de la Méditation. Par l'inévitable séparation de l'enveloppe corporelle, la mort nous donne visiblement une occasion exceptionnelle de nous libérer de l'emprise de nos sombres penchants, et nous permet d'apercevoir la Lumière libératrice, ne serait-ce qu'un instant.
"Apercevoir la Lumière Libératrice", voilà qui est plutôt stimulant! "Ne serait-ce qu'un instant", c'est moins réjouissant.
Dans l'Exposé "La mort", dans l'Enseignement Universel, à ce sujet, l'on peut lire cet interpellant passage:
"Après la séparation définitive d'avec ce cordon de liaison (le cordon d'argent), cependant, il (l'être humain) sombre, dans le monde fin-matériel, vers le bas, jusque là où son entourage a la même densité et la même pesanteur {que lui}. Là {-bas}, il trouve alors, dans la même pesanteur, aussi des {désincarnés} orientés comme lu. Que cela se passe cependant, plus mal que sur Terre, dans le corps gros-matériel, est explicable, parce que, dans le monde fin-matériel, toutes les intuitions sont, totalement et sans entraves, vécues jusqu'au bout."
Le Bardo Thödol complet en langue française peut être télécharge en cliquant sur ce lien:
http://revelations-gnose-occultisme.pagesperso-orange.fr/Bardo%20Thodol%20-%20Le%20livre%20des%20morts%20tibetain.pdf
Lorsque l'on examine et érudie le Bardo Thödol il en ressort les points suivants:
- Il y aurait 7 mondes ou 7 degrés de MÄyÄ dans le SangsÄra, 7 constitués chacun comme 7 globes d'une chaîne planétaire. Sur chaque globe il existe 7 cercles d'évolution faisant 49 (7 fois 7) stations d'existence active.
- Dans les deux processus embryonnaires interdépendants, le physique et le psychique, les acquisitions d'évolution et d'involution correspondantes aux 49 stages d'existence sont repassées.
- Similairement, les 49 jours du Bardo peuvent symboliser les "49 Pouvoirs du Mystère des 7 Voyelles". Dans la mythologie hindoue, d'où vient beaucoup de symbolisme du Bardo, ces Voyelles devenaient le Mystère des 7 Feux, et des 49 subdivisions ou aspects du feu.
- Ce sont les 7 zones des expériences d'après la mort ou expériences du Bardo, symbolisant chacune la venue dans l'état intermédiaire, d'un des 7 éléments particuliers du principe conscient complexe. Ils donnent ainsi au principe-conscient 49 aspects ou feux ou champs de manifestation. C'est sur ce nombre de 49, ou 7 fois 7, que le Bardo Thödol est basé.
Le prologue de cette édition française du Bardo Thödol nous apprend ce qui suit:
"Le hpho-bo à son arrivée s'assied sur une natte ou une chaise près de la tête du corps; il renvoie de la chambre mortuaire tous les parents en lamentations et fait fermer les portes et fenêtres afin d'assurer le silence nécessaire à la bonne exécution du service hpho-bo. Celui-ci consiste en une psalmodie mystique contenant des indications pour permettre à l'esprit du mort de trouver le chemin du Paradis de l'Ouest d'AmitÄbha et échapper ainsi (si son karma le permet) à l'indésirable État intermédiaire.
Après avoir commandé à l'esprit de quitter son corps, son attachement à ses proches et ses biens, le LÄma examine le dessus de la tête à l'endroit de la suture sagittale où les deux pariétaux se joignent, appelé ouverture de BrÄhma. Ceci afin de déterminer si l'esprit est bien sorti par là , ainsi qu'il le devait. Si le crâne n'est pas chauve l'officiant enlève quelques cheveux au-dessus de l'ouverture. Si, par suite d'accident ou autre cause, il n'y a pas de corps, le LÄma se concentre mentalement sur le défunt, et "visualisant" le corps, l'imagine présent. Appelant alors l'esprit du mort, il accomplit la cérémonie, qui dure environ une heure.
Pendant ce temps, le Tsi-pa ou LÄma astrologue a été appelé pour l'horoscope de la mort (basé sur l'heure de la mort), afin de déterminer: quelles personnes doivent toucher le corps, la meilleure manière dont on doit le disposer, le temps et le mode des funérailles et la sorte de rites qui doivent être exécutés pour le bénéfice du défunt. Alors le corps est attaché en position assise très semblable à celle des squelettes ou momies trouvés dans des tombes très anciennes en diverses parties du monde. Cette position, appelée embryonniforme, symbolise la naissance hors de cette vie à une vie au-delà de la mort. Le corps ainsi disposé est placé dans un coin de la chambre mortuaire qui n'est pas celui assigné au "daîmon" de la maison.
Les parents et amis prévenus de la mort se réunissent à la maison mortuaire où on les loge et on les nourrit jusqu'à ce que le corps soit enlevé. S'il y a un doute sur la séparation complète entre le corps et le principe conscient (ou esprit) du défunt, on ne touche pas au corps avant trois jours et demi ou quatre jours après la mort. Tant que l'on reçoit les personnes du deuil – ce qui dure usuellement deux ou trois jours – on offre à l'esprit du mort sa part de nourriture solide et liquide à chaque repas. La nourriture est placée dans un bol en face du corps, et, après que l'esprit du mort ait extrait la subtile essence invisible de la nourriture (prana), elle est jetée.
Après que l'on a emporté le corps pour les funérailles, une effigie du défunt est mise dans le coin de la chambre qui fut occupée par le corps, et, devant cette image, on continue à déposer de la nourriture jusqu'à l'expiration du quarante-neuvième jour du Bardo. Pendant les rites funéraires – comprenant la lecture du Bardo Thödol – exécutés dans la maison du défunt ou à l'endroit de sa mort, d'autres LÄmas chantent, nuit et jour, en se relayant, le service pour aider l'esprit à atteindre le paradis occidental d'Amit Äbha. En tibétain, ce service (qui a été aussi chanté par le hpho-ho) s'appelle De-wa-chan-kyi-mom-lam. Si la famille est fortunée on fait un service semblable au temple que fréquentait le défunt par tous les moines assemblés.
Après les funérailles, les LÄmas qui lisent le Bardo Thödol retournent à la maison mortuaire une fois par semaine jusqu'à ce que le quarante-neuvième jour de l'État intermédiaire soit passé. Il arrive, cependant, qu'ils suppriment un jour de la fin de la première semaine et des périodes suivantes pour abréger le service et ils reviennent après 6, 5, 1, 3, 2 et 1 jour terminant ainsi la lecture en trois semaines."
Depuis le moment de la mort et pendant trois jours et demi ou quatre jours, on croit que le "Connaisseur" ou Principe conscient des personnes ordinaires demeure dans un état de sommeil ou de transe, sans savoir qu'il est séparé de son corps physique gros-matériel.
Cette période du premier Bardo est appelée "État transitoire du moment de la mort" où luit d'abord la Claire Lumière dans son état de Pureté primordiale. Il semble que, pendant cette période, le cordon d'argent subsiste.
Puis, si celui qui L'aperçoit est incapable de La reconnaître (ce qui veut dire incapable de se maintenir dans l'état d'esprit transcendant non modifié en concordance avec Elle), il perçoit cette lumière karmiquement obscurcie, ce qui est son second aspect. Quand le premier Bardo se termine, le "Connaisseur" s'éveillant à la compréhension du fait de sa mort, commence à expérimenter le deuxième Bardo appelé "État transitoire (de l'expérience ou aperçu) de la Réalité". Cet état se fond dans le troisième Bardo appelé "État transitoire (de la recherche) de la renaissance", lequel se termine au moment où le principe conscient a pris re-naissance soit dans le monde humain, soit dans un autre monde, soit dans l'un des mondes paradisiaques.
Cette Claire Lumière que rencontre la personne décédée à son arrivée dans le Monde fin-matériel, quelle en est la Nature? Il se pourrait que l'explication réside dans ce paragraphe:
"à celui qui, sérieusement, à la Vérité, à la Pureté, aspire, ne fait pas défaut, non plus, l'Amour. Il est, même si c'est parfois à travers de durs doutes et combats, spirituellement conduit vers le haut, de marche en marche, et, quelle que soit la religion à laquelle il appartient, il rencontrera, déjà ici, ou bien seulement dans le monde fin-matériel, l'esprit-du-Christ, qui, en dernière extrémité, alors, le conduit plus loin, jusqu'au Père ce par quoi aussi s'accomplit la Parole: "Nul ne vient au Père si ce n'est par moi!"."
Il est aussi connu dans le Bardo Thödol que les visions apparaissant au défunt dans l'État intermédiaire ne sont pas des visions réelles, mais des illusions (mayas).
Normal, ces "visions" ne sont, en réalité, que des démons et des fantômes, générés, durant sa vie terrestre, par celui-là même qui les perçoit. Cela constitue, autour de lui, un environnement auquel il croit mais dans lequel il est lui-même le seul élément réellement vivant.
Dans le plan d'après la mort appelé Bardo, les premières expériences sont plus heureuses que les dernières. La raison en est qu'une fois le cordon d'argent coupé, l'âme se place (en général tombe) jusqu'au plan correspondant à sa véritable hauteur.
Ainsi que le Bardo Thödol l'indique très clairement en des assertions répétées, aucune de ces "déités" (démons) ou "êtres spirituels" (démons ou fantômes) n'a plus que n'en ont les êtres humains une existence individuelle réelle:
"Il est suffisant pour Toi (le défunt qui les perçoit) de savoir que ces apparitions sont les réflexions de tes propres formes-pensées". Elles sont simplement le contenu de la conscience "visualisée" par l'action karmique comme les apparences dans l'État intermédiaire, des riens aériens tissés en rêves."
En réalité, ils ne s'agit que de ses propres démons et fantômes.
La complète reconnaissance de ces entités par le défunt le libère dans la Réalité. C'est par là que le Bardo Thödol, comme son nom l'indique, est la Grande Doctrine de Libération par l'audition et la vision.
L'être humain défunt est le seul spectateur d'un merveilleux panorama de visions hallucinatoires; chaque germe de pensée du contenu de sa conscience revit karmiquement, et lui, comme un enfant émerveillé regardant des images projetées sur un écran, les observe, inconscient de la non-réalité de ce qui paraît (à moins qu'il ne soit un adepte en Yoga).
En premier lieu les visions heureuses et glorieuses, nées des semences d'impulsions et aspirations de la nature la plus élevée, frappent de crainte le non-initié. Ensuite, comme elles se fondent en visions nées des éléments mentaux correspondants à la nature basse ou animale, elles le terrifient et il veut les fuir. Mais hélas, comme le texte l'explique, elles sont inséparables de lui-même et quelle que soit la place où il fuira, elles le suivront.
Car - ainsi qu'il est écrit dans l'Apocalypse - "leurs œuvres les suivent"...!